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Fédération Française de Judo
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Equipe de France Seniors

Joan-Benjamin Gaba : l'ambition d'un champion au-delà de la victoire

26/07/2025

« Certains combattent pour sauver leur vie, ce qui les rend plus forts et plus résistants que les autres, moi je combats pour la victoire. »

La punchline de cet amateur de rap, dont le flow sur le tatami s'exporte jusqu'en studio d'enregistrement, est sortie aussi rapidement que son kata-guruma décisif en finale contre le Brésilien Cargnin. Une réponse à la question : qu'est-ce qui fait votre force ?
 
Joan-Benjamin Gaba ne laisse rien au hasard. Chaque geste, chaque pensée converge vers un objectif unique : la victoire. « Tous les sacrifices au quotidien sont dans cette optique, et je me le répète sans cesse. Il m'est inconcevable de ne pas tout donner, de ne pas arriver extrêmement déterminé sur le tatami, ni même de perdre mes moyens. Sinon, tous ces efforts n'auraient aucun intérêt ! »
Cette clarté mentale forge sa force. « C'est tellement clair dans mon cerveau que le reste ne peut que suivre le mouvement. Ce n'est pas un mythe de dire que si la tête veut, le corps exécute... »
 

Explosivité, mais aussi humilité d'un leader en devenir

Efficace, très efficace même. Le combattant de Chilly-Mazarin/Morangis a régalé lors des championnats du monde de Budapest, en individuels comme en équipes. Neuf combats, neuf victoires : un parcours sans faute qui l'a amené au sommet mondial avant, déjà, d’assumer son statut au sein du collectif.

Le dossard rouge tant convoité – son rêve de gosse – bientôt solidement cousu dans le dos. Sa photo rejoint le fameux mur des champions au dojo de l'INSEP. Mais Gaba savoure déjà en pensant à la suite : « Je vais savourer tout cela, mais une chose est sûre, déjà : je ne veux pas être celui qui n'a gagné qu'une fois. »
Bondissant sur le tatami, Joan-Benjamin Gaba garde pourtant les pieds sur terre. « Certains athlètes sont plus expérimentés, j'ai le plus grand respect pour eux et je ne compte pas leur prendre leur place. Chez les garçons, il y a Teddy (Riner) bien sûr, mais aussi Walide (Khyar) qui est notre capitaine en son absence. »
Champion du monde douze ans après Loïc Pietri, vingt-quatre ans après Frédéric Demontfaucon, cette nouvelle génération dont il devient le patron n'attendra peut-être pas aussi longtemps pour le prochain sacre.
 
 

La génération "Forces Spéciales" prend le pouvoir

« C'est vrai que je suis arrivé à Budapest avec un sentiment de légitimité après avoir été vice-champion olympique, mais ça reste incroyable. C'est le premier titre de cette génération des Forces Spéciales. »

Gaba n'oublie pas le collectif : « Nous fournissons une telle quantité d'efforts tous ensemble depuis toutes ces années, que nous étions à peu près sûrs que cela allait arriver. Deux jours avant moi, cela aurait très bien pu être Romain (Valadier-Picard), qui n'est vraiment pas passé loin. Deux jours après, si tout se goupille bien, cela peut aussi être pour MG (Ngayap Hambou)... »
 

Un environnement de confiance pour performer

La réussite de Gaba s'appuie aussi sur un staff d'exception : « Nous avons la chance d'avoir un staff à l'écoute, bienveillant et soucieux de notre bien-être, mais qui sait aussi nous faire passer les bons messages. »

Il détaille cette alchimie gagnante : « Entre Dany (Fernandes) que je kiffe, Stéphane (Frémont) qui me connaît par cœur et en qui j'ai totalement confiance, et Ludo (Delacotte) qui a déjà bien compris comment je fonctionnais et qui sait trouver les bons leviers à activer au bon moment, cela se passe merveilleusement bien. Il y a beaucoup de confiance entre nous tous et cela explique en partie cette bonne dynamique actuelle ».

 

L'effet d'entraînement d'une victoire

« Peu importe qui l'a fait finalement, parce que je sais que ça va pousser tout le monde vers le haut. » Gaba l'assure : son titre mondial n'est que le début d'une série pour le judo français.

Avec son mental d'acier, son ambition dévorante et sa philosophie du dépassement permanent, Joan-Benjamin Gaba incarne parfaitement cette nouvelle génération de judokas français qui refuse la facilité et vise toujours plus haut.

La suite ? Elle s'écrit déjà dans sa tête de champion : « Je ne veux pas être celui qui n'a gagné qu'une fois ».

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