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Fédération Française de Judo
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CONSTUIRE UN DOJO - FOIRE AUX QUESTIONS

Tatamis

Aucune règle n’impose ou n’interdit de couleurs. Seules les sensibilités esthétiques et les offres des fabricants guident les choix dans la gamme des couleurs. Les équipementiers proposent une gamme de couleurs acceptables (vert, jaune, rouge, gris, bleu) par rapport à la visibilité, la luminosité, notamment le contraste, sans référence contrainte.

Toutefois, la différence de couleur entre l’aire de combat (tapis du centre) et l’aire de sécurité (tapis qui constituent la périphérie de la surface d’évolution, à ne pas confondre avec les espaces de circulation extérieurs à la surface d’évolution) qui composent l’aire de pratique, doit être suffisamment marquée et visible. Il s’agit d’une question de sécurité, les pratiquants devant disposer d’un repère visuel clair sur les limites de la surface au-delà desquelles la pratique n’est plus sécurisée.

La recommandation officielle, devenue une obligation fédérale, et aussi un point de contrôle des services de l’État, dans les salles délimitées par des murs ou obstacles enserrant le tapis ou même un sol extérieur à nu sans tapis, est de matérialiser la zone extérieure sur 1 mètre avec une couleur différente, ou à défaut un marquage au sol bien mis en évidence (objectif sécuritaire pour les pratiquants en bordure de tapis).

Pour la partie activité club, la règle liée à la couleur des tapis est celle de la norme NF P90-209.

  • Autour de l’aire de combat, une distance de 1m minimum doit être matérialisée, soit par une couleur différente de tapis, soit par un marquage provisoire ou permanent (exemple : ruban adhésif d’une couleur tranchant avec la couleur du tapis). Le contraste est donc bien exigé pour le marquage au sol lorsque tous les tapis sont de la même couleur.
  • Dans le cas d’une bande extérieure de 1m, seule une différence de couleur est demandée. Il faut quand même une différence, pas seulement une nuance comme un même bain de couleur plus clair ou plus foncé. L’identification de la bordure doit rester possible, même pour un pratiquant avec un sens chromatique affaibli.

Pour une salle de compétition, les textes officiels fédéraux confirment ces éléments :

  • L’aire d'évolution doit être divisée en 2 aires de couleurs différentes.
  • En judo sport adapté, le règlement sportif prévoit une aire de combat divisée en 2 zones de couleurs différentes, mais il est autorisé d’organiser des rencontres sur des aires de combat sans matérialisation de zone de danger.
Précision pour le jujitsu en compétition de combat : les règles imposent une zone de compétition avec des tatamis de couleurs différentes pour être divisée en 2 parties.

La densité, comme toutes les autres caractéristiques des tapis de judo, doit s’inscrire dans la conformité aux paramètres des essais en laboratoire ou sur site, tels que prévus par le dispositif normé. C’est seulement cette valeur de conformité ou non aux tests normés qui aboutit à définir certaines caractéristiques telles qu’une épaisseur de 4 cm à 5 cm, un revêtement de la surface en vinyle lisse ou strié « paille de riz », ou une densité variable entre un minimum de 180kg/m³ et un maximum de 270kg/m³ avec une moyenne autour de 220-230kg/m³. En termes de préconisation pour l’épaisseur, le 5 cm s’impose. La nature du sol ou plancher peut servir de variable pour ajuster à 4 cm ou 5 cm. Pour la densité, de 180 kg/m³ à 230 kg/m³ suffisent si la pratique est tous publics (école de judo, pratique de loisir, compétiteurs à l’entraînement, stagiaires en formation). Le 270kg/m³ est l’exigence internationale si le tapis est destiné à la compétition. La variable pour passer de 230kg/m³ à 270kg/m³ est aussi la fréquence et l’intensité des chutes.

La forme rectangulaire et les dimensions de 1m x 2m des tapis de judo sont un héritage historique du Japon où le tatami est avant tout une unité de mesure – variable d’une région à l’autre, mais toujours d’environ 1m x 2m – permettant d’exprimer la superficie d’un intérieur. À l’usage, ce rapport de 1m x 2m s’avère un atout pour la maniabilité des tapis en cas de transport, et surtout pour l’agencement permettant d’entrecroiser longueurs et largeurs pour renforcer le tenant de la surface et éliminer les interstices. Avec le développement des dojos éphémères, l’objectif de maniabilité a conduit les équipementiers à concevoir aussi des tapis de judo de 1m x 1m.

Le vinyle a définitivement remplacé le tissu pour des raisons pratiques d’entretien (lavage/séchage plus rapide et efficace), de propreté et d’hygiène (les souillures s’imprègnent dans le coton).

Le vinyle absorbe mieux la désinfection des tatamis qui doit s’effectuer à l’aide de produits désinfectants de norme virucide pour les virus enveloppés (cf. norme européenne virucide EN 14476).

Les tapis « nouvelle génération » flexibles et enroulables en 4cm et 5cm d’épaisseur ont obtenu la norme NF de conformité pour les tests d'amortissement au choc et antidérapants. Ils sont donc conformes pour la pratique du judo en club.
Mais ayant obtenu la norme pour la gymnastique, ils n'ont pas la pleine exigence qualitative pour toutes les formes de pratique du judo, et ne permettent donc pas une activité en compétition ou d'entraînement sportif.
Il ne s'agit toutefois que de recommandations, les normes n'ayant pas un caractère obligatoire en-dehors du contexte de compétition.

France Judo, en tant que fédération délégataire, a compétence pour fixer les normes des équipements sportifs de compétition et en définir le classement (articles L131-16 et R132-10 du code du sport).

Les textes officiels fédéraux précisent que le sol d’évolution pour la pratique doit être recouvert de tatamis (tapis de judo) conformes à la norme NF EN 12503-3 qui définit les exigences de sécurité, l’amortissement au choc, les caractéristiques antidérapantes de la base et de la surface supérieure, et détermine la rigidité statique. Ces tapis conformes peuvent être installés sur tout type de sol.

Dès lors que l’équipement possède la norme requise – et pour la compétition, respecte la règlementation sportive dimensions et couleurs – il n’y a pas lieu de distinguer autrement : puzzle, 1mx1m ou 1x2m, vinyle, etc.

S’agissant de tapis puzzle, compte-tenu de la multiplicité d’assemblages, il convient toutefois de bien veiller à ce que les éléments constituant la surface de compétition soient bien joints et ne laissent pas d’interstice, offrent une surface unie et soient bien fixés ou munis d’antidérapant.

Certains tapis puzzle bénéficient de la norme NF.

Normes et homologation

Il n’existe aucune norme obligatoire ou volontaire liée aux installations envisagées en intérieur. Il existe bien des normes pour les barres de traction mais installées en extérieur, relatives aux sols présents sous ces barres (EN 1176 et EN 16630).

Dans un dojo :

Si la surface du tatami est distante de plus de 1m des murs (et de tout autre obstacle, dont le matériel envisagé) ou de 1m40 si l’obstacle présente des angles saillants, il n’y a aucune hauteur particulière à respecter pour installer les équipements prévus.

Le capitonnage des obstacles est requis lorsque la distance de ceux-ci est inférieure à 1m par rapport au tapis (ou 1m40m en cas d’angles saillants). Dans ce cas, ce capitonnage est de 2m et le matériel ne peut être installé qu’au-dessus de celui-ci.

La hauteur de 2m50 à respecter ne concerne que l’aire strictement couverte par les tapis.

Il existe plusieurs catégories de résistance au feu et aux flammes :

  • M0 incombustible
  • M1 ininflammable
  • M2 combustible – difficilement inflammable
  • M3 moyennement inflammable
  • M4 facilement inflammable

L’arrêté du 25 juin 1980 (modifié en 2009) portant approbation des dispositions générales du règlement de sécurité contre les risques d'incendie et de panique dans les établissements recevant du public (ERP) et les textes officiels fédéraux prévoient plusieurs classifications pour les différents éléments constitutifs d’un dojo :

  • M0 pour les supports de capitonnage d’obstacle
  • M1 pour les éléments de décoration intérieure tels que panneaux publicitaires
  • M2 ou M3 pour les couvertures
  • M3 pour les plafonds et pour les séparations
  • M4 pour les tapis
  • M3 pour les sols et planchers

Précédemment, il y avait 2 variables de luminosité pour les salles de judo :

  • Entre 1100 lux et 1400 lux pour les compétitions nationales, pour la compatibilité avec la résolution des images TV.
  • 600 lux dans les dojos hors compétition.

Ces règles sont devenues l’article A322-141 du code du sport, finalement abrogé le 01/06/2015.

Depuis et actuellement, c’est la norme AFNOR NF P90-209 du 22/07/2016 qui traite l’éclairage des salles de judo :

  • Un éclairage approprié et suffisant doit être prévu dans l’ensemble de la salle, en utilisant autant que cela est raisonnablement possible la lumière du jour.
  • Un éclairage de 300 lux minimum est recommandé sur l’aire d’évolution.
  • Si la lumière naturelle est utilisée, cela doit être pris en compte lors de la conception de l’éclairage (ensoleillement naturel, orientation de la lumière…).
  • La combinaison des éclairages naturel/artificiel doit concourir le plus possible à réduire la réflexion dans le champ de vision.

Suite au drame de Furiani en mai 1992, la loi n°92-652 du 13 juillet 1992 a complété la loi n°84-610 du 16 juillet 1984 relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives, en créant un chapitre spécifique à la sécurité des équipements et des manifestations sportives. La procédure d’homologation des enceintes destinées à recevoir des manifestations sportives ouvertes au public (article L. 312-5 et s. du code du sport) est le principal dispositif créé à cette occasion. L’homologation est subordonnée, d’une part, à la conformité de l'enceinte et des ouvrages qui la composent aux dispositions et normes techniques relatives à la construction, à la desserte et à l'accès des bâtiments qui leur sont applicables, et, d’autre part, au respect de toute prescription particulière rendue nécessaire par la configuration de l'enceinte, son environnement ou l'usage auquel elle est destinée (article R. 312-12 du code du sport).

Le dossier de demande d’homologation est déposé lors de la demande d'autorisation d'urbanisme portant sur l'ouvrage faisant l'objet de la demande d'homologation. L’homologation est délivrée par le préfet du département d’implantation de l’enceinte après avis de la (ou des) commission(s) compétente(s) (la Commission consultative départementale de sécurité et d'accessibilité et, le cas échéant, la Commission nationale de sécurité des enceintes sportives). Des pièces complémentaires doivent être transmises au préfet à réception des travaux et une visite de « réception » doit être organisée. La Fédération Française de Judo, Jujitsu, Kendo et disciplines associées a recensé les exigences techniques, de sécurité, d’hygiène et de confort liées à la conception, l’aménagement et l’utilisation des salles pour la pratique des arts martiaux. Celles-ci figurent dans les textes officiels de la Fédération, mis à jour annuellement : https://www.ffjudo.com/textes-officiels. Elle émet par ailleurs des prescriptions en matière d’aménagement des espaces pour favoriser :

  • L’efficacité de l’enseignement prodigué ;
  • Le respect des personnes, des lieux et de l’éthique.

Ces prescriptions sont accessibles ici : https://www.ffjudo.com/construire-un-dojo

La Fédération, via sa cellule dédiée, ne dispose d’aucune compétence d’homologation des équipements et des espaces de pratiques. Néanmoins, elle peut accompagner le maître d’ouvrage pour favoriser le respect des normes en amont de la demande d’homologation auprès des services compétents.

  • Existence d’un nécessaire médical de premier secours en vue des premiers soins à apporter en cas d’accident (article R322-4 du code du sport).
  • Existence d’un téléphone et affichage, à proximité de ce téléphone, des numéros d’urgence (article R322-4 du code du sport).
  • Affichage dans un lieu visible de tous de l’attestation d’assurance en Responsabilité Civile de l’exploitant de l’établissement (article R332-5 du code du sport).
  • Affichage dans un lieu visible de tous du n° tél. 119 de l’enfance en danger (article L226-8 du code de l’action sociale et des familles).
  • Affichage des diplômes, titres, cartes professionnelles, attestations de stagiaires des éducateurs sportifs exerçant contre rémunération (article R332-5 du code du sport).

Plusieurs textes de référence prévoient la température minimum dans un dojo en cas d’occupation :

L’arrêté du 25/07/1977 prévoit 14° dans les dojos et 20° dans les vestiaires/douches.

La norme AFNOR NP90-209 du 22/07/2016 prévoit 18°.

Les textes officiels FFJDA prévoyaient 18° en conformité avec la norme AFNOR avant la mise en œuvre du plan de sobriété énergétique. Depuis, il n’y a plus dans les textes fédéraux de référence à la température minimum dans un dojo.

Pour justifier une température de +14° auprès du propriétaire ou du gestionnaire du dojo, l’argumentaire doit donc s’appuyer sur la norme française AFNOR. Même si ce n’est qu’une norme d’application volontaire, elle couvrirait la responsabilité des exploitants de l’établissement sportif en cas d’accident manifestement lié à une température trop basse, ce qui pourrait être le cas avec 14° pour du judo.

Plancher

Les 2 types de planchers sont conformes et offrent des garanties équivalentes d’amortissement des chutes, de confort, d’aération...
Le plancher sur lambourdes est le plus utilisé dans les nouveaux dojos car il offre une meilleure souplesse, mais il exige une certaine hauteur par rapport au sol, avec un décaissé important ou une surélévation.
Le plancher sur plots mousse est utilisé lorsque le décaissé existant est moindre ou insuffisant, d’où une hauteur plus réduite, ou lorsque l’équipement existant (exemple, dalles chauffantes) ne permet pas le plancher sur lambourdes.

Il y a une obligation de planéité du sol, pour une raison évidente de sécurité. Mais il n’y a pas d’obligation de plancher surélevé, de décaissé…

Les différentes normes sur les sols et les tapis sont des textes d’application volontaire. France Judo a incorporé dans ses textes officiels des parties de ces normes pour les rendre obligatoires dans les sites de pratique du judo.

C’est le cas pour les tapis, mais pour les sols, on reste au stade de la recommandation. Le plancher surélevé, un décaissé sont donc des éléments qui participent à la sécurité, mais surtout renforcent la qualité et le confort de la pratique.  

Tribunes

Pour l’accueil du public, l’usage est de compter 80 à 100 places de gradins par aire de compétition. Cet espace étant non obligatoire, il peut être modulé en fonction de la configuration de l’équipement (hauteur, vue…) ou peut intégrer des rangées réservées aux coachs, sportifs, spectateurs.

Coûts d'un dojo

Entre 1320 € et 1850 € HT du m² (moyenne indicative établie à partir des projets récents et de nature variée portés à la connaissance de France Judo).

Les coûts varient sensiblement selon l’âge du bâtiment, les méthodes de chauffage ou encore selon le climat du lieu dans lequel il est implanté. A titre d’information, une métropole de Nouvelle-Aquitaine estimait le coût de l’utilisation d’un dojo dont elle a la propriété à 30,49€/heure HT en 2019 (estimation non révisée depuis). Le coût de fonctionnement annuel d’un dojo à dimension régionale situé dans les Pays-de-la-Loire a lui été estimé la même année à 40k€ (estimation non révisée depuis). Il est à noter que le propriétaire de l’équipement peut choisir de faire peser ou non les coûts de fonctionnement de l’équipement sur les structures utilisatrices (mise à disposition de l’équipement à titre onéreux ou gratuit).

Subventions et aides financières

L’Agence nationale du Sport propose un dispositif spécifique de subventions au titre des équipements sportifs (https://www.agencedusport.fr/presentation-equipements-sportifs) dont les orientations annuelles sont synthétisées par les équipes de France Judo. N’hésitez pas à vous rapprocher des directeurs techniques régionaux et des responsables administratifs et financiers de vos territoires pour obtenir ces informations. L’Agence sollicite l’avis des fédérations lors de l’instruction des dossiers. Il est dès lors recommandé aux porteurs de projets de construction / rénovation de dojo, d’informer la Fédération par le biais de sa cellule équipements ou de ses organismes territoriaux délégataires (comités départementaux, ligues régionales) quant aux projets menés.

Les collectivités territoriales (communes, EPCI, départements, régions) accompagnent également régulièrement les projets de construction. Ne pas hésiter à leur présenter le projet. Des outils de formalisation et de présentation des projets de construction / rénovation de dojos sont mis à votre disposition par France Judo ici : https://www.ffjudo.com/construire-un-dojo

La Fédération Française de Judo, Jujitsu, Kendo et disciplines associées n’a pour sa part pas vocation à accompagner financièrement les projets. Elle a toutefois mis en place une cellule dédiée pour accompagner les porteurs de projets de construction / rénovation de dojo tout au long des réflexions et de la mise en œuvre de ces derniers. Les membres de la cellule équipements peuvent être sollicités via l’adresse email suivante : conseilsequipements@ffjudo.com

L’ANS ne peut pas promettre une subvention qui, par nature, reste soumise à une étude de conformité par rapport aux critères d’éligibilité de la campagne en cours (les critères sont définis par année et variables d’une année à l’autre), et par équité de traitement à un arbitrage financier.

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N’hésitez pas à nous solliciter via l’adresse email suivante : conseilsequipements@ffjudo.com