Le derby pour Montreuil, le sans-faute pour Bordeaux

AM Asnières 92 / RSC Montreuil : 3-6 

En clôture de cette première journée de la phase éliminatoire, le duel francilien opposant Asnières-sur-Seine et Montreuil a tenu toutes ses promesses. Menés par son médaillé olympique Maxime-Gaël Ngayap Hambou (-90kg), qui faisait briller son grand fauchage intérieur contre Lucas Duchaussoy avant de le faire chuter une seconde fois en surpassant une tentative mal assurée, les locaux démarraient de la meilleure des manières. Joie de courte durée cependant puisque l’écurie de Seine-Saint-Denis enchaînait alors quatre victoires ! Samah Hawa Camara (+70kg) et ses neuf médailles aux championnats de France première division piégeaient la jeune Océane Baba Boura en deux temps, sur un seoi-nage à genoux puis aux pénalités, alors qu’Emre Sanal (+90kg), champion de France 2022, n’avait besoin que de neuf petites secondes pour déraciner le mi-lourd Marc-François Ngayap et remporter à la fin de la rencontre le trophée du plus beau ippon. L’Espagnole Mireia Lapuerta Comas (-52kg), sacrée championne de France par équipes féminines avec le PSG Judo la saison dernière, assurait à son tour face à Lycia Guebli d’un waza-ari inscrit juste avant le temps mort, de même que Kévin Azema (-66kg), double champion de France en titre trop puissant sur son ura-nage pour Evan Leclerc. 

À deux doigts de la remontada 

À 1-4 au retour des vestiaires, la marge d’erreur était devenue infime pour Asnières qui voyait d’abord Meriem Medjouri (-57kg) – l’un de ses piliers en Judo Pro League avec sept victoires, trois nuls et deux défaites sur les trois premières éditions – rivaliser contre l’Espagnole Malin Wilson jusqu’au hikiwake, avant de reprendre de belles couleurs. Le double médaillé national juniors Nathan Cadignan (-73kg) imposait son rythme à Lionel Bebey, dépassé sur un petit coup de patte suivi d’un joli travail au sol conclu sur une clé de bras. Sur ce même mode d’agressivité positive, la récente médaillée européenne juniors Doria Boursas (-63kg) se jouait d’Aurore Cabanne, qui récoltait trois pénalités en à peine plus de deux minutes. Avec 3-4 au tableau d’affichage avant les deux dernières rencontres, tout était encore possible dans ce duel, et encore davantage lorsque l’Asniérois Tom Libert (-81kg), en bronze lors des derniers championnats du monde militaires, scorait yuko puis waza-ari contre Matteo Giordano. Si le score en restait là, tout allait se jouer sur le dixième et ultime combat du jour… sauf que Libert lançait l’attaque de trop, totalement canalisé sur le haut du corps par le champion de France juniors 2023 qui parvenait à le plaquer sur les deux épaules. À Montreuil les trois points de la victoire, validée par le succès final de l’Italienne Irene Pedrotti aux dépens de Juliette Diollot en -70kg. 

Auxerre Judo / Stade Bordelais : 3-6 

C’est à peu de chose près le même scénario qu’avaient vécu la veille les spectateurs de cet Auxerre/Bordeaux qui lançait la deuxième journée de compétition. Après un match nul entre Alya De Carvalho et Lola Berthet en -57kg, le finaliste des derniers championnats de France juniors Désir Zoba Casi (-73kg) offrait le premier point aux Girondins, imposant à trois reprises sa science des fauchages au Marocain Mohamed Jafy. Émilie Dando (-63kg) doublait ensuite la mise d’un waza-ari rapidement inscrit, et le clou semblait irrémédiablement enfoncé lorsque, coup sur coup, le Bulgare Georgi Gramatikov (-81kg) et Mathilde Chabal (-70kg) s’imposaient par ippon face à Ahmed El Meziati et Lena Siouane. 

Les Girondins nouveaux leaders 

Les Icaunais allaient-ils être en mesure de remonter ce 0-4 encaissé en première mi-temps ? 

Tout semblait possible après la victoire express de l’Ukrainien Klymov Vsevolod (-90kg) – pour la deuxième fois récompensé cette saison du prix du plus beau ippon – et le o-soto-gari autoritaire d’Océane Diarrassouba sur Calypso Debuire, mais le Belge Édouard Capelle (+90kg) stoppait la rébellion auxerroise d’un o-uchi-gari qui avait raison d’Abdelkader Belarchi. La championne d’Afrique 2024 Soumiya Iraoui (-52kg) avait beau sauver l’honneur en dominant Gabriela Dimitrova d’un tani-otoshi déterminé, le dernier mot revenait aux Girondins par l’intermédiaire de Kylian Noël, qui l’emportait d’un waza-ari contre Mohammed Berrabah. Nouveau déplacement parfaitement géré par le Stade Bordelais, après sa victoire d’il y a une semaine face au JC Chilly-Mazarin Morangis (6-2), qui prenait la tête du classement en attendant les autres rencontres. 

Montpellier Judo Olympic / JC Pontault-Combault : 4-2 

Défait lors de la réception de Juniville Marnaval Grand Est quinze jours plus tôt, Montpellier s’est remis dans le sens de la marche en venant à bout du JC Pontault-Combault, vaincu lors de son entrée en lice à Nice fin septembre. Les Héraultais auront su être patients pour s’adjuger la victoire, après un premier duel tournant à leur avantage grâce à Irakli Goginashvili (-73kg) qui immobilisait Guillaume Dierstein en tate-shiho-gatame. Eva Grassin (-63kg) se montrait solide pour ne pas céder de score à Fantine Rauzier, tout comme ses partenaires Camille Meyer (-70kg) et Léa Machut (+70kg), pourtant opposées à Laura Haberstock et Valentine Marchand, deux anciennes championnes de France seniors. Dans le même temps, le succès de Mouhammad Gazaloev (-81kg) contre le local Hugo David était annulé par le sublime harai-makikomi d’Esteban Martins (-90kg), élu plus belle projection de la soirée, quand le champion de France en titre des poids lourds Angel Gustan saluait seul le tatami faute d’adversaire à affronter. 

Ne pas perdre pour mieux gagner 

L’imparable étranglement de la Néerlandaise Naomi Van Krevel sur la médaillée mondiale 2025 Laura Martinez Abelenda allait relancer les débats, jusqu’à ce qu’Axel Mohedano (-66kg) ne parvienne à résister à William Cysique, mettant hors de portée les Montpelliérains, qui pouvaient même savourer leur première victoire de la saison jusqu’au bout grâce à un ultime mouvement d’épaule valorisé yuko pour sa jeune combattante Emma Melis (-57kg) contre la Néerlandaise Julie Beurskens. Il en faudra davantage pour le JC Pontault-Combault, à qui il reste désormais deux matches à domicile, face aux Arts Martiaux Saint-Gratien le 18 novembre puis à l’AC Boulogne-Billancourt le 13 janvier, pour remonter au classement. Du côté de Montpellier, cap sur Nantes le 25 novembre avant un ultime déplacement chez les tenants du titre de l’US Orléans le 17 décembre.