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Vigneux : quand le judo tisse l’inclusion

14/05/2025

Au cœur de l’Oly, à Vigneux (Essonne), le dojo solidaire inauguré il y a un an transforme un quartier enclavé en véritable terrain d’entraide. Porté par Franck Koeberle, professeur principal du club et directeur des sports de la ville, ce lieu fait entrer enfants mais aussi mamans sur le tatami… et ouvre des passerelles durables.

Un ancrage au plus près des habitants

Le projet s’est installé dans la grande salle polyvalente de la Prairie de l’Oly, en réponse à une urgence territoriale. « Il s’agit de l’un des quartiers les plus pauvres de la ville, enclavé, éloigné des gares… un peu mis de côté », situe Franck Koeberle. L’idée : amener l’activité là où elle manque et créer un repère sportif reconnu par tous avec le judogi comme point de ralliement. « Dans ces quartiers, la moindre étincelle peut tout enflammer, mais le judo à Vigneux est respecté et il faut travailler avec les autres associations locales », rappelle Franck Koeberle, attaché à une posture d’écoute et d’ouverture. Autour du judo gravitent ainsi karaté et kung-fu en soirée, ainsi qu’un rendez-vous mensuel de sport adapté venu d’un foyer voisin.

Les mercredis qui rassemblent

Le dispositif s’articule autour de deux créneaux d’initiation (6-8 ans, 9 ans et plus) et un cours de taïso pour les mamans. L’accueil familial, l’espace devoirs pour les enfants et la présence d’éducateurs du club ont installé de bonnes habitudes ces derniers mois. « L’adhésion n’est pas gratuite, afin que les élèves et leurs parents s’engagent vraiment, mais symbolique, et la fréquentation est déjà au rendez-vous ».

Rizlen Zouak, comme un symbole

Dans cette dynamique, la présence d’un modèle féminin change la donne. Beaunoise de naissance, Vigneusienne d’adoption, l’ancienne internationale française, avant deux Jeux olympiques pour le Maroc auquel elle a aussi apporté trois titres de championne d’Afrique avant de mettre le cap sur le MMA, Rizlen Zouak intervient ici avec bonheur et conviction. « Être mère et professeure ici, c’est dire aux femmes : ce tatami vous appartient. On travaille le respect, l’entraide, le courage. Les enfants font du judo, elles davantage de taïso, de renforcement musculaire. Ici, on apprend tous les uns des autres et on fait ensemble. Je veux que chacune reparte plus forte, dans son corps comme dans sa tête. »

Un tremplin assumé vers le dojo Marc Alexandre

« Nous sommes partis de rien. Aujourd’hui, il y a le dojo, la petite salle de musculation, le taïso et d’autres arts martiaux qui dynamisent le quartier. Notre rôle est de susciter l’envie, de créer un tremplin, d’ouvrir la porte du club, y compris celle du dojo principal Marc Alexandre », explique le très actif Franck Koeberle, fils de Marc, créateur du club de ce club essonnien en 1968. Le dojo principal du JCOV est situé à trois kilomètres et accessible en bus. « Ils sont déjà cinq ou six repérés à avoir franchi le pas. Les cycles menés à l’école Nelson-Mandela alimentent les cours : les élèves les plus motivés basculent directement vers le club. Il s’agit de créer l’étincelle ici, puis d’accompagner la régularité. On tient la main le temps qu’il faut, puis on laisse grandir. » À Vigneux, l’inclusion se construit à hauteur de tatami : régulièrement, ensemble, et avec exigence.

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