Venez découvrir le jujitsu ! - France Judo

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Fédération Française de Judo
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Jujitsu

Venez découvrir le jujitsu !

04/06/2025

Vice-président de France Judo en charge de ce dossier majeur, David Inquel l’annonce : le jujitsu français, qu’il s’agisse des tendances fighting, ne-waza et brésiliennes, s’apprête à changer de dimension dès cette saison.

Quel est ce projet d’envergure pour le jujitsu français ?

Le point de départ, c’est d’assumer nos statuts : nous sommes la fédération française de judo, jujitsu, kendo et disciplines associées… et la virgule compte ! Nous devons mettre autant d’attention sur le jujitsu que sur le judo. Pour deux raisons au moins : maintenir nos pratiquants sur les tatamis et dans nos clubs, et séduire de nouveaux publics. Je me rends dans les clubs, nos dirigeants de club et nos professeurs l’attendent. D’ailleurs, on peut même humblement admettre qu’ils ne nous ont pas attendus pour bien enseigner le judo mais aussi mettre en place, selon leurs affinités, des créneaux de fighting, de contact, de self, de jujitsu brésilien… Mais ils sont demandeurs et c’est notre responsabilité. Si on hisse le jujitsu à la bonne hauteur, la fédération peut non seulement gagner plusieurs centaines de milliers de licenciés mais, surtout, en le faisant, renforcer durablement la maison judo-jujitsu et nos clubs, avec ambition et enthousiasme.

Où placez-vous le jujitsu brésilien dans ce cadre, notamment depuis l’arrêt du partenariat avec la CFJJB ?

Comme son nom l’indique, le jujitsu brésilien est du jujitsu, au même titre que le fighting, le duo, le ne-waza : c’est une pratique du jujitsu, qui s’intègre dans un tout. Notre rôle de fédération délégataire est d’embrasser toutes les pratiques du jujitsu et d’en proposer des progressions, des animations, des opens à tous les niveaux, de la ceinture blanche à la marron, mais aussi pour les ceintures noires, pour que chacun puisse s’amuser et progresser. Et c’est ce que nous allons faire.

Quelles vont être les étapes de ce déploiement ?

Nous le voyons en deux temps. D’abord rassembler autour de la table ceux qui veulent construire positivement, pour coécrire des progressions claires dans chaque pratique. Ensuite, il faudra normaliser les situations. Je le dis : aujourd’hui, des grades « validés » hors de notre fédération n’ont pas de valeur légale au regard de la commission nationale des grades (CSDGE). Nous allons proposer des équivalences, des passerelles et un calendrier pour qu’à l’horizon de deux à trois ans, chaque professeur de jujitsu ait un diplôme reconnu et une carte professionnelle.

Quid des professeurs de judo qui enseignent déjà et donnent des cours de jujitsu ?

Je n’ignore pas qu’ils cherchent par eux-mêmes ici et là des éléments techniques pour développer des cours de jujitsu, encore une fois en contact, en fighting ou en brésilien. Nous allons leur proposer des modules de formation complémentaires diplômantes pour les accompagner dans leur développement et leur apprentissage. J’ajoute que tout cela est du consensus, pas de l’ordre du coup de force : on respecte l’histoire, on met juste de la cohérence là où il y a une demande importante, notamment de la part des clubs.

Quid des grades, des formations, des licences ?

Avec cette nouvelle vision, nous devons nous donner les moyens de reproduire la force

historique du judo : des professeurs compétents, diplômés dans leur discipline, qui proposent une prestation irréprochable. Pour cela, nous souhaitons dissocier les licences (judo et jujitsu), les grades et les formations pour donner au jujitsu sa propre histoire, son récit, ses progressions et ses diplômes, tout en restant dans la même maison. C’est la condition d’un déploiement massif et lisible pour les clubs comme pour le public… que nous devons séduire. Et nous en avons les moyens, dans ces secteurs qui forment le socle élargi et renforcé de notre patrimoine global. C’est un projet excitant !

Qu’est-ce que cela doit changer pour les clubs au quotidien et pour leurs publics ?

Créer ce référentiel commun, c’est apporter des contenus enseignables, concrets, des séances types selon les affinités des professeurs et les besoins du public, qu’il soit débutant, adulte qui vient enrichir sa pratique ou voir autre chose que le judo… Le club de demain, ce sont deux-cents licenciés plutôt que cent-vingt, avec davantage d’adultes : ce sont eux qui animent la vie associative, tiennent la trésorerie, encadrent les passages de grade, bref, qui donnent de l’épaisseur à la communauté. Pour cela, notre rôle en tant qu’élu est d’écouter et de donner les moyens. Ce projet de redynamisation du jujitsu doit y contribuer.

Vous insistez sur une forme de « culture du dojo »…

C’est tout à fait ça, en donnant confiance aux différents acteurs, des clubs jusqu’à la fédération, en leur montrant que cette dernière assume ses responsabilités d’accompagnement, est à leurs côtés. Nos professeurs sont extrêmement investis et compétents. En leur proposant, à eux et au public, des cadres pertinents (cours de jujitsu brésilien, self, fighting loisirs, etc.), des rendez-vous réguliers, on précise les familles de jujitsu tout en assurant des passerelles, on élargit le public intéressé sans opposer les pratiques. Dans un club, les circulations se font naturellement : les jeunes judokas qui rêvent de combat ont une offre adaptée, le pratiquant de jujitsu brésilien vient au judo pour travailler le debout, l’adulte découvre le sol sans appréhension, quand d’autres peuvent se former aux techniques d’intervention efficaces, avec, pour tous, une forme de corps « judo - jujitsu » qui est la promesse tenue de nos dojos. Tout le monde reste ainsi « à la maison ». Il y a de la place pour tout le monde, à condition de respecter les règles : diplômes, grades, formations distinctes, et un projet lisible. C’est exactement là que nous emmenons la fédération.

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