LES FÉDÉRATIONS DE SPORTS EN SALLE RÉUNIES POUR ALERTER SUR LA SITUATION PRÉCAIRE DU SPORT EN FRANCE
Stéphane Nomis, Président de la FFJDA, s'est rendu ce jeudi 25 février à la Maison du Sport pour prendre part à une conférence de presse tenue par le président du CNOSF, Denis Masseglia, accompagné par de nombreux présidentes et présidents de fédérations de sports en salle, afin d'alerter les pouvoirs publics, le gouvernement en premier, sur la situation actuelle des fédérations de sport de salle et des conséquences de la crise sanitaire sur leur écosystème respectif.
Depuis plusieurs mois, les sports de salle font face à des restrictions qui affaiblissent leurs clubs, notamment sur la perte de licenciés : entre -15% et -57% en fonction des fédérations. Aujourd’hui, au CNOSF, face aux manques de visibilité et de moyens, ils ont souhaité exprimer la détresse de leurs équipes dirigeantes, de leurs clubs, de leurs licenciés et de l’ensemble des bénévoles qui font la richesse de leur sport.
À l'instar des autres présidents qui se sont exprimés au cours de cette conférence de presse, Stéphane Nomis a fait part de son inquiétude vis à vis de la situation précaire du sport en général et de la fédération qu'il dirige : "Notre Fédération est en grande précarité. Avec -181 000 licences à date N-1, c’est 8 millions d’euros en moins sur notre budget. Pour nos clubs, cela équivaut à 35 millions d’euros de pertes, et 300 d’entre eux n’ont pas réouverts ! Nous sommes véritablement en mode survie.
Nous avons 12 000 professeurs qui ne peuvent pas exercer leur métier et leur passion. Certains le vivent très mal et aujourd’hui, je n’ai pas de réponse à leur donner !
J’en appelle à l’Etat pour qu’il sauve le soldat sport, nous avons besoin d’aide !"
© CNOSF / KSMP
D’un point de vue financier, les aides proposées par le Ministère en charge des Sports ne pourront couvrir tous les manques à gagner des clubs, de plus en plus en danger.
Les présidents ont donc souhaité des réponses concrètes, en particulier :
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Un retour des pratiquants dans les clubs dès que possible (surtout les jeunes) selon des protocoles sanitaires adaptés ; un soutien significatif pour doter les clubs de masques sportifs ; un « certain » accueil de partenaires et public (dito : la culture) ;
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Un fonds de soutien direct pour les fédérations de sports de salle beaucoup plus touchées que les sports en extérieur ;
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Une défiscalisation des licences pour les sports de salle qui n’ont pas pu être pratiqués cette saison ;
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Une visibilité immédiate sur le Pass’Sport, un dispositif simple et efficace au service du monde fédéral qui permet de préparer la saison 2021-22 ;
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La création d’emplois aidés au sein des fédérations pour accompagner les clubs en vue d’une relance dès cet été 2021 ;
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Une campagne de communication nationale quand tous les sports seront autorisés.
L’initiative de regrouper tous les sports de salle autour de ce message commun a permis à chacun de se faire entendre. Aujourd’hui, les président.es des fédérations qui ont pris parole, d’une même voix, espèrent faire écho auprès du Ministère en charge des Sports et surtout, espèrent faire changer les choses. L’ambition est de faire prendre conscience de l’impact sanitaire, sportif, économique et social dans lequel les clubs et les licenciés se trouvent à ce jour. Mais surtout, d’ouvrir le débat avec tous les acteurs pour trouver des solutions, communes, rapides et efficaces.
Les fédérations présentes à cette conférence :
Fédération française de badminton, Fédération française de basket-ball, Fédération française de boxe, Fédération française de bowling et sports de quille, Fédération française de gymnastique, Fédération française de handball, Fédération française de hockey sur glace, Fédération française de judo, Fédération française de karaté, Fédération française de kick boxing, Fédération française de lutte, Fédération française de savate, Fédération française de sports de glace, Fédération française de tennis de table, Fédération française de volley, Fédération française de taekwondo.
DÉCLARATIONS :
Eric Tanguy, Président de la Fédération Française de Volley : « Nous sommes réunis aujourd’hui pour partager une problématique commune et nos constats. Nous sommes inquiets pour la survie de nos fédérations, nous ne voyons pas le bout du tunnel. La reprise des compétitions et des entraînements est plus que compromise et nous sommes dans une situation très inconfortable vis-à-vis de nos clubs et de nos licenciés. Il est impossible de les satisfaire et ils nous demandent de trouver des solutions. Nous étudions toutes les solutions possibles mais un grand nombre de licenciés ne veulent plus reprendre. Ils ont perdu la volonté et la passion, tandis que certains voient l’œuvre d’une vie disparaître. Il est question de la survie des fédérations, mais il est surtout question de la survie de nos clubs et de nos sports. »
Philippe Bana, Président de la Fédération française de handball : « Le sport amateur est en danger et en souffrance. Nous sommes très inquiets et nous comprenons la colère de nos licenciés. Nous sommes réunis ici pour dire stop ; il y a un danger que personne ne voit sur les licenciés et les clubs. L’angoisse est surtout autour de la reprise et de son équilibre financier qui est très instable. Nous avons mis un place un plan de soutien de 5 millions d’euros et nous sommes également en train de sécuriser un plan de reprise, de développement éducatif, sur lequel nous nous mettrons en danger, nous fédération, mais c’est notre rôle. Nous serons solidaires de nos clubs et nous souhaitons le crier devant tout le monde. »
Jean-Pierre Siutat, Président de la Fédération française de basket-ball : « Certains sports n’ont pas vu l’ombre d’une compétition depuis près d’un an. Nous représentons, tous ensemble, plus de deux millions de licenciés et plus de 27 000 clubs en souffrance. Nous avons très peu soutien de l’Etat, aucun sur le plan financier. J’estime que 50% de nos bénévoles ne reprendront pas le chemin de nos clubs dans l’avenir. Nous sommes très inquiets pour la saison prochaine malgré un plan de relance que nous essayons de mettre en place. »
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