CHAMPIONNATS DU MONDE 2019 - COMPÉTITION PAR ÉQUIPES MIXTES
Ils sont à nouveau vice-champions du monde. Pour la deuxième année consécutive, les Français terminent sur la 2e marche du podium de la compétition par équipes mixtes derrière le Japon au terme d'une journée où elle aura fait preuve de beaucoup de courage et de caractère.
Tout n'aura pas été parfait en cette journée de compétition, et finalement, rien n'aura été simple, mais que cette équipe est courageuse. Et c'est grâce à des valeurs mentales extraordinaires et une cohésion sans faille que cette équipe de France a atteint pour la deuxième année consécutive la finale de cette compétition par équipes mixtes et est montée sur la 2e marche du podium mondial. Tout aurait pu s'arrêter beaucoup plus tôt sans cette détermination qui aura été le fil conducteur de cette journée. Ce sont toutes les valeurs déjà citées, accompagnées d'une pointe de talent et de chance qui auront permis à cette équipe de remonter un retard de deux victoires dans chacune de ses rencontres avant d'atteindre la finale. À 3 reprises l'équipe adverse pouvait quasiment toucher la victoire des doigts, à 3 reprises nos Français sont revenus de l'enfer.
En 8e de finale, la France démarrait de manière poussive contre une équipe d'Autriche dangereuse et se retrouvait dos au mur avec un retard de 2-0, mais Madeleine, Cyrille, Sarah-Léonie remettait l'équipe dans le sens de la marche avant que Guillaume Chaine ne valide la remontée pour offrir la qualification à la France. Première remontée spectaculaire.
L'Équipe de France débutait son quart de finale face à Cuba avec un point d'avance, Cuba n'étant pas en mesure de présenter un athlète dans la catégorie des - 57 kg, mais perdait les 3 premiers combats réellement disputés pour se retrouver au bord du précipice menée 3 - 1. Heureusement Guillaume Chaine jouait à nouveau les héros en gardant la France en vie avant que Margaux Pinot n'offre l'égalisation à la France. À égalité, le tirage au sort allait décider de la catégorie qui allait à nouveau devoir combattre, et la chance souriant à nos bleus ; la catégorie des - 57 kg tirée au sort, la France remportait ce dernier combat sur tapis vert. Deuxième remontée spectaculaire.
© Philippe Rabouin / FFJudo
En demi-finale, l'Équipe de France retrouvait la Russie, championne d'Europe en titre, qu'elle avait déjà rencontrée et battue au même stade de la compétition l'année dernière. La Russie entame la rencontre déterminée à ne pas revivre une nouvelle défaite et prend les devants 2 - 0. La France est dans une situation identique à celle des 8e de finale. et comme en 8e, nos bleus vont revenir grâce à Sarah-Léonie Cysique et Guillaume Chaine et passer devant grâce à Marie-Ève Gahié. Axel Clerget est le dernier à combattre, mais il ne parvient pas à offrir le point décisif à son équipe, il faut à nouveau avoir recours au tirage au sort. Cette fois-ci, la chance ne pourra rien faire, il faudra gagner. Et c'est Marie-Ève Gahié qui doit retourner au combat pour offrir une nouvelle finale aux Français. Face à son adversaire Russe qu'elle a déjà battue quelques minutes auparavant, la championne du monde ne laisse pas place au doute et remporte le combat. La France est en finale et affrontera le Japon, tenant du titre, devant son public. Troisième remontée spectaculaire.
Malgré un parcours légèrement chaotique, la France accède à une nouvelle finale et retrouve le Japon. Battue 4 - 1 l'année dernière avec le seul point apporté par Marie-Ève Gahié, la France veut sa revanche. L'équipe qui se présente face à l'armada japonaise est constituée de Sarah-Léonie Cysique, Marie-Ève Gahié, Madeleine Malonga, Guillaume Chaine, Axel Clerget, et Cyrille Maret. "Bleu, Blanc, Rouge !", un dernier cri de guerre, et les 6 combattants pour leur entrée dans l'arène. Le public est en grande partie acquis à la cause de l'équipe Japonaise. Le tirage au sort parlé, c'est Cyrille Maret qui jouera le premier match. Lui l'ancien, le leader de cette équipe, il veut montrer l'exemple.
© Thierry Albisetti / FFJudo
Cyrille démarre fort son combat face à Kokoro Kageura. Issu de la catégorie des + 100 kg, le Japonais est beaucoup plus puissant que le Français. Mais à l'image de son équipe, le Français fait preuve d'un grand courage ; dans un combat engagé et difficile, le Français donne tout et pose des problèmes à son adversaire. Le combat part au Golden Score et l'intensité physique de son adversaire commence à peser sur Cyrille qui souffre. Et malgré tout le courage du licencié de l'ESBM, le combat se termine par une victoire du Japonais auteur d'un balayage dévastateur envoyant Cyrille au sol. Le Japon mène 1- 0.
Malgré la défaite d'entrée, rien n'est perdu et Sarah-Léonie Cysique fait son entrée sur le tatami pour essayer d'aller chercher le point de l'égalisation. Mais la Française fait face à du très lourd. Championne du monde en 2018 et médaillée d'argent il y a quelques jours, c'est Tsukasa Yoshida qui se présente sur le tapis. Mais, mise en confiance par une compétition individuelle réussie malgré l'absence de médaille, la Française réalise une journée étincelante. Et étincelant va aussi être l'enchaînement en o-soto-gari de la Française qui va réussir l'exploit d'infliger ippon à la Japonaise après 25 secondes de combat. Le public japonais est sonné par ce qu'il vient de voir. Au Nippon Budokan, Tsukasa vient de tomber, battue par une jeune femme de 21 ans que le judo mondial découvre. France 1, Japon 1. La France tient le choc.
© Thierry Albisetti / FFJudo
Le 3e combat oppose les combattants de la catégorie - 73 kg. Guillaume Chaine affronte Shohei Ono, triple champion du monde. Et le Japonais, idole de tout un peuple, est trop fort pour Guillaume. Deux waza-ari en 30 secondes ; le Japonais ne laisse pas place au doute et relance le Japon et le public de nouveau en feu. C'est à Marie-Ève Gahié d'entrer dans l'arène. La championne du monde retrouve Chizuru Arai qui l'avait battue en finale des championnats du monde 2018. Depuis la Française a obtenu ce qu'elle attendait depuis ce jour : le titre mondial. Mais Arai est revancharde, et malgré une grosse activité de Marie-Ève sur les mains, la Japonaise surprend la Française au sol sur sa première occasion et remporte le combat. France 1, Japon 3.
Dernier combattant masculin à devoir combattre, Axel Clerget se présente face à un jeune adversaire assez méconnu : Sanshiro Murao. Le Japonais de 19 ans découvre l'atmosphère d'un championnat du monde, lui qui n'a pas disputé la compétition individuelle, il est frais et prêt au combat. Axel, lui, a vécu une journée de compétition complète jeudi dernier, et combattu déjà 3 fois aujourd'hui. Mais le Français est un guerrier et malgré la fatigue, il est prêt au combat. Et justement, ce combat est, dès son départ, âpre et disputé. Chacun leur tour, les deux combattants sont à l'offensive sans jamais faire mouche. Le combat part au Golden Score et s'éternise, chacun rendant coup pour coup les attaques qu'il subit. Le suspens est énorme, le Français doit l'emporter pour maintenir son équipe en vie. Le combat est d'une intensité extrême, les deux adversaires sont fatigués et à la limite de la rupture. Le guerrier Axel ne lâche rien et se bat comme un diable. Et sur un passage au sol, le Français est récompensé après plus de 9 minutes d'un combat au suspens intenable. Il croit immobiliser son adversaire à la régulière mais l'adversaire signale mate à la surprise générale... Axel se relève incrédule, mais ses voeux d'une révision vidéo sont exaucés lorsque les juges font appel à cette dernière. L'immobilisation est validée, l'Équipe de France relancée. France 2, Japon 3.
© Philippe Rabouin / FFJudo
Mais, malheureusement pour l'Équipe de France, tous ces efforts étaient vains. Dans une revanche de la finale de samedi qui avait vu Madeleine Malonga dominer une athlète japonaise sur ses terres comme rarement, Shori Hamada prend sa revanche lorsque, sur un passage au sol, elle immobilise Madeleine incapable de se sortir de l'étreinte de son adversaire. Le Japon s'impose 4 à 2 face à une équipe de France au courage exemplaire.
Battue 4-1 l'année dernière, l'Équipe de France semble avoir réduit l'écart avec le Japon. Dans un an, aux Jeux Olympiques, elle pourra peut-être viser une nouvelle revanche, avec cette fois des renforts supplémentaires pour espérer une fin plus heureuse.
Cette médaille signale la fin des championnats du monde pour notre équipe de France qui termine la compétition avec un total de 6 médailles, supérieur d'une unité au total de l'année dernière. Mais c'est au niveau des métaux remportés que l'on note une différence marquante ; on se souviendra des trois titres remportés en autant de jours par nos supers championnes Marie-Ève, Madeleine et Clarisse. Nos champions pourront maintenant prendre des vacances méritées avant de revenir à l'entraînement avec en ligne de mire une participation aux Jeux Olympiques de 2020 dans 11 mois !
© Philippe Rabouin / FFJudo
LA RÉACTION DE ROGER VACHON
Nous avons vécu une semaine exceptionnelle pour le judo français avec une équipe de France conquérante et soudée.
Un grand bravo à nos trois championnes du monde féminines qui ont montré la voie. Nos garçons n’ont pas démérité dans l’habitude et l’engagement. Félicitations à Axel Clerget pour sa rage de vaincre. Le dernier jour par un suspense à la Hitchcock, nous avons rivalisé avec la redoutable équipe japonaise. Au classement des médailles, nous finissons 2eme nation mondiale.
Je tiens à remercier tout le staff.
Rendez-vous aux Jeux de Tokyo !
Roger Vachon, Vice-Président Chargé du Haut-Niveau, Président du Comité de Sélection de la FFJudo
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