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Fédération Française de Judo
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CHAMPIONNATS DU MONDE : INTERVIEW AVEC LAURENT WINKLER, MÉDECIN DE L'ÉQUIPE DE FRANCE

11/06/2021

Ancien chef de clinique des hôpitaux de Paris, Laurent Winkler a rejoint la FF Judo en octobre dernier en tant que médecin. Il revient aujourd'hui sur le rôle très important du staff médical dans la préparation des judokas français.

Peux-tu te présenter ?

Je suis le Dr. Laurent Winkler, médecin du sport et ancien chef de clinique des hôpitaux de Paris. Je suis actuellement adjoint du département médical de l’INSEP et médecin de l’équipe de France de Judo depuis octobre 2020.

Quelles sont tes missions juste avant une compétition ?

Au cours d’un championnat du monde comme celui de Budapest, mes missions sont très variées. La première, c’est de coordonner l’ensemble du staff médical. Nous avons deux kinés sur place (Stéphane Imbault, kinésithérapeute de l’équipe féminine et Fabien Ulmer, kinésithérapeute de l’équipe masculine) et un à deux kinésithérapeutes à l’INSEP qui s’occupent des blessés restés en France pour lesquels il faut avoir une attention particulière. En parallèle, nous sommes accompagnés d’une diététicienne nutritionniste (Dr. Laurie-Anne Marquet).

Dès la veille de la compétition, je m’assure que tous les paramètres sont optimisés avant et après la pesée : alimentation, hydratation, récupération. D’un point de vue purement médical, je veille à ce que les judokas n’aient aucune douleur et soient dans les meilleurs conditions pour performer.

Le matin de la compétition, après la re-pesée, on optimise la récupération en s’appuyant sur les données actuelles de la science, on gère les pépins physiques, les problèmes digestifs ou viraux, le stress…etc. Il m’arrive d’être réveillé en pleine nuit la veille d’une compétition pour apporter mon aide à un athlète.

Qu’en-est-il pendant la compétition ?

Quand le combat commence j’accompagne les judokas au bord du tapis puisque je suis le seul qui ai le droit d’intervenir en cas de blessure. Il est important dans ces situations d’agir rapidement et efficacement car si l’on intervient plus de deux fois pour un même saignement, le judoka est disqualifié. Entre les combats, il faut veiller à la récupération (notamment la nutrition et les soins de kinésithérapie) et à la prise en charge des blessures. Je suis parfois amené à prendre des décisions difficiles pour protéger l’intégrité physique des athlètes ; avec pour optique principale de leur permettre de défendre pleinement leurs chances sans compromettre le reste de leur carrière.

Et après la compétition… ?

On peut être amené à accompagner les athlètes aux tests anti-dopage, en général c’est plutôt le signe que la journée s’est bien passée. Je prends en charge les blessures de la journée, et en fonction du diagnostic, j’organise les examens complémentaires et les soins qui seront prodigués dès le retour en France afin de perdre le moins de temps possible et d’être le plus précis possible dans la prise en charge. 

Sur ce championnat du monde, il y a un championnat par équipe, donc il faut avoir une attention toute particulière à ceux qui re-combattront après la compétition individuelle.

Pour finir, quel mot représente le mieux l’équipe de France selon toi et pourquoi ?

La solidarité. Parce que c’est vraiment cet esprit là qui m’anime. Que ce soit au sein du staff médical ou avec les athlètes, on doit s’entraider. On est là pour les aider, et les amener à réaliser leur rêve. Et eux aussi ils nous aident, parce que c’est tellement passionnant de travailler avec des judokas de ce niveau. On est tous ensemble dans le même projet.

Laurent Winkler ici avec Christophe Massina et Kilian Le Blouch.

 

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