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Fédération Française de Judo
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IL Y A 20 ANS À SYDNEY...

21/09/2020

C'était il y a 20 ans ! Pour les premiers jeux Olympiques du 21e siècle, organisés à Sydney,  Séverine Vandenhende et David Douillet remportaient tous deux le titre Olympique et apportaient deux nouvelles médailles d'Or à la délégation française. L'équipe de France de judo terminera les jeux Olympiques 2000 avec un bilan de 5 médailles. 
 

En ce quatrième jour de compétition (ndlr : le 20 septembre 2000), le doute commençait peut-être à s'installer dans l'esprit des membres de l'Équipe de France. Après 3 jours de compétition, elle ne compte qu'une médaille d’argent à son actif, remportée par Larbi Benboudaoud (voir plus bas). Mais Séverine Vandenhende aborde sa compétition pleine de confiance.

© AFP - Tous droits reservés à la FFJudo  

La première partie de cette année 2000 est synonyme de renaissance pour la Française qui, après une année 1999 difficile marquée par les blessures, retrouve son niveau de 1997, année où elle a été sacrée championne du monde à Paris, devant son public. La nordiste démarre sereinement sa journée et poursuit sur sa lancée sans être inquiétée jusqu'à la finale. Avant l'ultime combat, son bilan parle pour elle : 4 combats, 4 ippons infligés à ses adversaires. Cependant, la finale donnera du fil à retordre à notre Française. C'est Shufang Li, adversaire chinoise de Séverine, qui entre le mieux dans son combat. Notre Française concède la première pénalité. Séverine réagit et, plus entreprenante, revient au score lorsque la Chinoise reçoit, elle aussi, une pénalité. C’est finalement à 12 secondes de la fin du combat que la délivrance arrive. Shufang Li est à nouveau sanctionnée. La Française peut faire éclater sa joie, elle est propulsée sur le toit de l’Olympe. Elle est championne Olympique dans la catégorie des - 63 kg ! Cette victoire est une consécration pour la discrète nordiste qui inscrit son nom au palmarès des judokas français.es champion.ne.s Olympiques. Elle ne le sait pas encore mais Séverine Vandenhende vient de lancer de la plus belle des manières l'équipe de France qui remportera ensuite 4 médailles en 3 jours.  
 

Quatre ans après son titre à Atlanta en 1996, David Douillet est de retour sur le toit de l'Olympe. En conservant son titre, le Français rejoint le cercle très fermé des plus grandes stars du sport français. Tout n'a pourtant pas été simple pour le judoka normand dont la préparation fut tronquée par plusieurs pépins de santé dont un dos endolori par les nombreuses années sur les tatamis. Mais, confiant et déterminé, le porte-drapeau de la délégation française, David Douillet, se fraie un chemin vers la finale sans trop de difficultés. En finale, il retrouve celui que le monde du judo a désigné comme son successeur dans la catégorie reine, dans laquelle il a pris le pouvoir lors des championnats du monde 1999, en profitant de l'absence du Français, Shinichi Shinohara (JPN). Dans une salle bondée et chauffée à blanc, le combat démarre fort : après une minute de combat, le Français lance un uchi-mata contré par le champion du monde en titre qui se relève les bras au ciel, croyant l'avoir emporté. Mais les juges en décident autrement et donnent un yuko à David qui vire en tête... Malgré quelques frayeurs, des pénalités encaissées de part et d'autre, c'est le Français qui marque un nouveau yuko pour remporter le combat. Cette victoire, synonyme d'un second titre Olympique historique, est également la dernière de David Douillet sur les tatamis en compétition. Le Français quitte le sport de haut niveau par la grande porte. Le lendemain, les lecteurs du journal "L'Équipe" découvriront le judoka français à la une du quotidien, qui titre : "Le plus grand". 

Séverine Vandenhende n'est pas la seule athlète féminine à être rentrée de Sydney avec une médaille autour du cou. Deux jours plus tard, c'est Céline Lebrun qui montait sur le podium de la catégorie des -78 kg. Une place au goût amer pour la Française qui a été battue en finale sur une décision arbitrale particulièrement controversée. À l'époque, Thierry Rey, commentateur sportif, a décrit ce moment comme « le plus grand scandale de l'histoire du judo aux JO. Pitoyable, lamentable, scandaleux ! ». Malgré la frustration, la Française ne pouvait qu’être fière de son parcours. Bien des années plus tard, Céline Lebrun se montrait quelque peu philosophe : “Quand j’ai vu ce drapeau, c’est un rêve qui s'est brisé en mille morceaux. Mais, avec du recul, il y a des choses pires qui peuvent arriver dans la vie.” 

Dans le même temps, Stéphane Traineau avait décroché une médaille de bronze. À 34 ans, le champion du monde 1991 est le doyen de sa catégorie, ce qui ne l’empêche pas de dominer ses adversaires en phases éliminatoires. S’il tombe sur un os, en la personne de Nicolas Gill en demi-finale, le Vendéen se reprend en place de 3 pour s’offrir le bronze après sa victoire face à Ariel  Zeevi (ISR) ! Avec cette médaille, le désormais directeur des équipes de France de judo renouvelle sa performance à l’identique des précédents Jeux et s’offre un deuxième podium Olympique !

La veille, c'est Frédéric Demonfaucon qui avait, lui aussi, été chercher une belle médaille de bronze. Le natif du Creusot arrivait à Sydney fort d'une belle victoire au Tournoi de Paris quelques mois auparavant. Après un parcours honorable dans le tableau principal, le Français s'incline en demi-finale. Mais en place de 3, le Français repart de l'avant et, plein de détermination, prend le dessus sur son adversaire Rasul Salimov (AZE) pour se faire une place sur le podium de la catégorie des -90 kg ! Encore jamais médaillé sur un championnat du monde ou d'Europe, ce podium Olympique révèle Frédéric aux yeux du grand public. Il confirmera qu'il est bien l'un des meilleurs judokas de sa génération un an plus tard en s'offrant le sacre mondial à Munich.

Avant la belle série de médailles obtenues par Séverine, Céline, Stéphane, Frédéric et David, il y a eu Larbi. C’est, en effet, le titulaire de la catégorie des -66 kg qui avait apporté le premier frisson à l’équipe de France de judo en s’offrant une belle médaille d’argent. Le Français, champion du monde en titre, fait partie des favoris pour la victoire finale pour les observateurs. Dès le début de sa journée, Larbi gère particulièrement bien la pression qui va avec ce statut. Le Français, sûr de sa force, sort des phases éliminatoires et se qualifie pour la finale. Le chemin vers le titre semble tout tracé. Mais, alors qu’il menait au jeu des points et des pénalités, le Français tente une offensive mais se fait surprendre par un mouvement de contre de son adversaire turc. La médaille d’or s’envole pour le Français qui montera, quelques minutes plus tard, sur la deuxième marche du podium. Il faudra quelques jours à Larbi pour digérer cette défaite, comme il l’avouait lui-même avec beaucoup de lucidité quelques instants plus tard : “J’ai été vraiment bien tout au long de la journée, dit-il. Je n’ai fait qu’une erreur mais elle m’a coûté le titre. A chaud, je me sens déçu et fatigué. Il me faudra quelques jours pour apprendre à apprécier cette médaille.”  

 

© Corbis - P. Lesgretain / Corbis


Légende photo d'illustration en tête de l'article, de gauche à droite : Michel Vial, président de la FFJDA, David Douillet, Séverine Vandenhende, Lardi Benboudaoud, Fabien Canu, directeur technique national, Céline Lebrun, Frédéric Demontfaucon, Stéphane Traineau

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