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Fédération Française de Judo
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Actualités fédérales

Dojo Jean-Paul Coche (Marseille) : quand le judo change des vies

26/07/2025
Dans le onzième arrondissement de Marseille, dans ce quartier de La Bricarde en pleine mutation, le Dojo Jean-Paul Coche, inauguré en janvier dernier et animé par le club du Kodokan Marseille, permet au judo de s’imposer comme un acteur de référence pour le développement de la pratique sportive mais aussi dans l’éducation de la jeunesse. « Le dojo joue ici son rôle de lien social avec des activités intergénérationnelles et des événements associatifs » souligne Maëlle Di Cintio, coordinatrice administrative et chargée de développement du programme 1000 Dojos. Six cours par semaine sur les 116m2 de surface de tapis, mais aussi du judo sur le temps scolaire, de l’aide aux devoirs, du taïso, des rencontres intersections pour faire naître respect et amitié entre jeunes des quartiers sans oublier un grand frère, Boubakar Mané, au parcours inspirant. « Il ne s’agit pas seulement d’accumuler des connaissances, d’être fort en judo, mais de devenir des citoyens, qui comprennent leur environnement, la relation aux autres et gagnent en confiance et en estime d’eux-mêmes », résume Jean-Marie Demelas, le président du Kodokan Marseille. Ou comment, très concrètement, au quotidien, le judo peut changer des vies.


Trente nouveaux jeunes au club

Le bailleur social, Erilia, très intéressé par le dispositif a mis à disposition un local au cœur de la cité Financé à hauteur de 80% par l’ANS. « Il nous fallait un équipement digne de ce nom et après quatre années de travaux, de réunions, de comités de suivi, de cours de judo dans le gymnase de l’école, La Bricarde est devenue le premier dojo solidaire du club, poursuit Jean-Marie Demelas. Après six mois d’activité, la section de La Bricarde est ainsi passée de 92 à 125 licenciés, le club du Kodokan Marseille affichant 385 licenciés ».

Savoir être patient

Du projet à la réalisation de l’équipement puis à une activité qui attire la jeunesse et s’inscrit dans la durée, ce projet « 1000 Dojos » est évidemment celui du temps long et de la persévérance. « La patience que nous apprend le judo, savoir avancer au bon moment et dans la bonne direction, sont des choses utiles au quotidien, souligne Jean-Marie Demelas. Avoir un équipement est une chose, le plus difficile est de le faire vivre, de le pérenniser en lui donnant du sens ».

Projet scolaire indissociable

« C’est le point central, la raison d’être des 1000 Dojos : aider à l’éducation des jeunes. Il ne s’agit pas seulement d’accumuler des connaissances, d’être fort en judo, mais de devenir des citoyens, qui comprennent leur environnement, la relation aux autres et gagnent en confiance et en estime d’eux-mêmes. Et pour y parvenir, le suivi scolaire est indispensable » dit tout en clarté Jean-Marie Demelas. Le club, jumeau de celui de La Ciotat, porte d’ailleurs neuf projets en lien avec des écoles de la ville dont huit déjà activés, qui se traduisent par des cours durant le temps scolaire et du soutien scolaire.

Un lieu de vie pour le plus grand nombre

Le dojo Jean-Paul Coche accueille du judo bien sûr, mais aussi « du taïso pour les mamans le matin, lesquelles sont souvent des femmes au foyer et n’avaient plus d’accès la pratique sportive, et qui retrouvent aussi de la vie sociale. Des cours de jujitsu contact sont aussi en préparation pour répondre à la demande ».

S’appuyer sur les relais locaux

La réussite de ce dojo, c’est aussi sans doute la sensibilité des dirigeants et professeurs du Kodokan Marseille et une posture juste… une posture judo finalement. « Nous ne sommes pas arrivés en disant que nous savions tout faire, mais en rencontrant tout le monde : familles, associations sportives et culturelles, celles qui travaillent déjà sur le volet social aussi, pour rassurer, pour partager notre vision et voir comment avancer ensemble, ce qui vaut aussi pour les petites entreprises locales et boutiques que le projet inclut dès que cela est possible ».


Dépasser le cadre du quartier

Le club profite aussi de sa nouvelle infrastructure pour proposer des animations interquartiers et un stage intersections avec celles de Marseille mais aussi du Kodokan La Ciotat. « Afin que la jeunesse se connaisse, que naissent respect et amitiés à travers la pratique. Nos professeurs sont eux aussi issus du territoire auxquels nous avons aussi passé ce que j’appelle l’UV5. J’en parle systématiquement lors de mes interventions. L’UV5 ? C’est celle de la passion ! ».

Boubacar Mané, l’exemple à suivre

Réussir sa vie avec et grâce au judo, c’est encore plus clair quand c’est incarné. Boubacar Mané, formé au Kodokan La Ciotat, fut médaillé aux championnats de France juniors en 2005… « Il est devenu international pour le Sénégal puis pour la Guinée Bissau dont il a porté les couleurs lors des JO de Paris, fut plusieurs fois médaillé aux championnats d’Afrique, mais il est aussi diplômé d’un Master 2 et occupe un poste de cadre chez Axa. C’est forcément inspirant pour tous les jeunes qu’il croise et auxquels on raconte son histoire remarquable… ».

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