Séparation des grades judo et jujitsu : une évolution majeure pour le jujitsu

À partir de septembre 2026, les grades de judo et de jujitsu seront distincts. Cette décision, prise par la Commission Spécialisée des Dan et Grades Équivalents (CSDGE), constitue une étape importante et positive pour l’ensemble des disciplines concernées, et en particulier pour le développement du jujitsu en France.

Loin d’être une contrainte, cette évolution s’inscrit dans une logique de reconnaissance, de structuration et de professionnalisation.

Le contexte : une responsabilité exercée au nom de l’État

La Fédération Française de Judo et Disciplines Associées n’est pas la fédération d’une seule discipline. Elle représente le judo, le jujitsu, le kendo et plusieurs disciplines associées. Elle est la seule fédération ayant la délégation du ministère des sports pour organiser et structurer ces disciplines.

En tant que fédération délégataire, l’État lui confie des missions essentielles :

- Définir les règles techniques et sécuritaires,

- Délivrer les titres de champions de France,

- Organiser le haut niveau et manager les équipes de France,

- Définir les prérequis de compétence pour enseigner,

- Et attribuer les grades.

Cette responsabilité est exercée par la CSDGE, au nom de l’État.

Une évolution logique et attendue

Historiquement, il existait un grade commun judo/jujitsu, validant simultanément les compétences dans les deux disciplines.

Aujourd’hui, le jujitsu est une discipline vaste, qui regroupe différentes pratiques. Le jiu jitsu brésilien en est une illustration claire : il s’est développé fortement sans suivre ce parcours traditionnel. En quatre ans, les licenciés sont passés de 8 000 à 35 000 pratiquants.

Cette réalité nouvelle justifie pleinement la distinction des grades :

- Le judo et le jujitsu disposeront désormais de leurs propres grades et formations,

- Le jujitsu structurera ses grades autour de ses différentes pratiques.

Concrètement, qu’est-ce que cela change ?

Pour les judokas

Peu de changements. Les grades actuels judo/jujitsu conservent leur validité et les parcours se poursuivent comme aujourd’hui. Lors d’un passage de grade futur, chacun pourra choisir de le présenter en judo, en jujitsu, ou dans les deux disciplines.

Pour les jujitsuka

C’est une excellente nouvelle. Il sera désormais possible d’obtenir un grade d’État spécifique en jujitsu, reconnu par l’État, avec tous les bénéfices associés :

- Impartialité des grades, délivrés au nom de l’État,

- Sécurité des pratiquants grâce à des enseignants formés et reconnus,

- Professionnalisation avec des diplômes et cartes professionnelles officielles.

Pour les pratiquants de jiu jitsu brésilien déjà gradés

Une période de transition permettra d’homologuer les grades déjà obtenus. Les modalités seront construites avec des commissions réunissant des spécialistes de chaque discipline, afin de tenir compte des parcours individuels. Ces modalités seront présentées au premier trimestre 2026.

La professionnalisation : un enjeu central

La séparation des grades ouvre l’accès à un élément fondamental pour celles et ceux qui souhaitent enseigner le jujitsu.

L’homologation des grades permettra d’accéder :

- À un diplôme spécialisé en jujitsu,

- À une carte professionnelle délivrée par l’État, après validation d’une certification fédérale.

Il s’agit d’une obligation légale, mais aussi d’une protection pour les enseignants et leurs élèves, et d’une reconnaissance officielle du professionnalisme.

Une transition progressive et accompagnée

La mise en œuvre s’effectuera sans précipitation, sur 2 à 3 ans (2025–2028). Des validations d’acquis et des formations passerelles permettront à chacun de se mettre en conformité progressivement.

L’ambition est claire : réussir cette transition d’ici 2028, en concertation avec les acteurs du terrain.

Conclusion

Cette évolution renforce durablement le jujitsu en France. Elle apporte des fondations solides et marque une étape importante, porteuse de sens et d’avenir pour le jujitsu.