HOMMAGE À RONALDO VEITIA-VALDIVIE
L'emblématique entraîneur du judo féminin cubain, Ronaldo Veitia-Valdivie, est décédé dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 75 ans. Il était très attaché à la France où il y réalisait régulièrement ses stages de préparation.
Le 18 septembre 2018 lors des championnats du monde de Bakou, Ronaldo Veitia-Valdivie avait été intronisé au Hall of Fame de la Fédération Internationale de Judo.
France Judo présente à sa famille et ses proches ses sincères condoléances. Un hommage lui était dédiée dans le livre collector des 50 ans du Paris Grand Slam paru en décembre dernier.
"RONALDO VETIA-VALDIVIE, "un profe" à Paris
Du bord du tapis comme en tribunes, son imposante silhouette constitua un repère du tournoi parisien pour des générations de combattants et de spectateurs. De sa prise de fonction à la tête de la sélection féminine cubaine en 1986 jusqu’à ses adieux au circuit international en décembre 2015, son équipe de guerrières aura également servi de boussole dans la capitale française, avec au moins une athlète classée sur chaque édition sous son mentorat, à l’exception de 2015 où les Cubains n’avaient pas fait le déplacement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : soixante-dix médailles amassées, pour trente-neuf finales disputées et dix-huit victoires. Deuxième nation en 1994 grâce à trois titres, l’armada caribéenne fit encore mieux quatre ans plus tard, portée cette fois par un quatuor féminin en or, pour se hisser en tête du bilan des nations.
« Le plus important du monde »
Une fierté pour ce leader emblématique qui a toujours placé Paris au sommet du circuit international. « Le tournoi de Paris est, à n’en pas douter, le plus important du monde, par son organisation, son niveau et la qualité du public. C’est pourquoi il nous tient à coeur d’y être présents et au meilleur de notre niveau. De manière générale, notre sélection olympique, à moins de blessures, de grossesses ou de manquements à la discipline est l’équipe présente à Paris. Et puis, personnellement, j’aime beaucoup la France. Tout le monde est très gentil avec moi, je crois que les gens m’aiment bien. Je ne sais pas trop pourquoi, mais en tout cas, c’est agréable ! ». Sûrement quelque chose à creuser du côté de sa bonhomie constante, qui a permis, malgré des moyens plus que modestes, à Cuba de prendre rendez-vous avec l’histoire de la compétition. « C’est une belle histoire. Un jour, en Bulgarie, j’ai rencontré Paulette Fouillet, à l’époque entraîneure principale de l’équipe de France féminine. J’ai toujours admiré le judo français, alors je lui ai demandé comment nous pourrions nous coordonner pour que mes athlètes puissent un jour fouler le tatami du prestigieux tournoi de Paris. Un an plus tard, nous étions invités à Coubertin. Là, j’ai expliqué à la Fédération Française que nous n’avions pas d’argent mais que nous aimerions malgré tout participer au stage international qui suivait le tournoi. Le refus a été catégorique. C’est alors que Gérard de La Taille, un professeur de Toulouse, nous a invités à venir dans son club, tous frais payés, par amitié et sympathie pour notre équipe. »
« Des personnes formidables d’humanité »
Dans les années suivantes, de nombreux clubs français lui ouvrirent grand les portes de leurs dojos, avant ou après l’événement, afin de l’aider à boucler son budget lors des tournées européennes de début d’année. Toulouse, Pont-à-Mousson, Château-Gontier, Saint- Germain-en-Laye… « Année après année, j’ai pu compter sur un certain nombre de vos compatriotes pour l’hébergement, l’aide discrète mais constante et le soutien fidèle qu’ils nous prodiguent. Nous avons ainsi rencontré des personnes formidables d’humanité et de solidarité. Comme de notre côté nous ne transigions pas avec les efforts demandés à nos athlètes, tant à l’entraînement qu’en termes de disponibilité lors des cérémonies organisées par nos hôtes, cela a certainement contribué à favoriser cette émulation. Je crois que cela rejoint l’un des principes fondateurs du judo, qui est celui de l’entraide et de la prospérité mutuelle. Jamais nous n’oublierons l’accueil qui nous a été réservé par toutes ces personnes, sans jamais nous demander un centime. »"
extrait du livre "50 ans, Paris Grand Slam le livre", page 54-55.
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