France Judo s'engage pour la sensibilisation aux commotions cérébrales
Les chutes et les projections sont inhérentes au judo et les risques de commotions cérébrales dans le cadre de la pratique ne sont pas nulles comme dans beaucoup d’activités sportives. Face à ce constat, France Judo s’engage dans une campagne portée notamment par Axel Clerget, lui-même victime d’une commotion cérébrale en 2021.
Cette campagne a pour objectif de bien informer les pratiquants de judo, les acteurs et encadrants des compétitions sportives aux comportements à adopter pour la gestion efficace des cas de commotions cérébrales.
Détection, prise en charge, traitement, délai de retour à la compétition, France Judo propose des protocoles de gestion des suspicions et cas avérés de commotion cérébrale à retrouver ici, ainsi qu’une formation en ligne sur le sujet des commotions.
À l’aide de ces protocoles et de cette campagne de sensibilisation, l’objectif de France Judo est d’informer toute la population de judokas des risques liés aux commotions cérébrales et aux conséquences que ces dernières peuvent avoir à long terme en cas de négligence, pour une pratique raisonnable et sécurisée.
Retrouvez les informations sur la sensibilisation aux commotions cérébrales en cliquant ci-dessous :
détecter et traiter les commotions cérébrales
3 questions à Lisa Mebarki
membre du conseil d’Administration et responsable de la commission médicale de France Judo
Dans quel cadre la fédération a mis en place ce programme de sensibilisation à la commotion cérébrale ?
Beaucoup d’études ont été faites sur la commotion cérébrale et on s’aperçoit indéniablement que beaucoup d’athlètes qui ont subi des commotions cérébrales, dans une époque où le phénomène n’était pas encore médiatisé et peu connu, sont victimes de complications à long terme. Ces études démontrent que ces athlètes ont plus à risque de développer des maladies neuro-dégénératives. On associe souvent la commotion cérébrale à la maladie de Parkinson, qui est le syndrome le plus « connu » mais on constate également une augmentation des dépressions, de l’anxiété chez les personnes qui ont contracté des commotions cérébrales. Le judo étant un sport de combat, la pratique se développe et avec l’amélioration des conditions d’entraînement, le niveau de performance et d’intensité augmente pour les athlètes ; dans ce contexte le risque de commotion s’accroit. Il était par conséquent indispensable de mettre en place des actions préventives et de sensibilisation en direction de toute la population qui pratique le judo pour informer sur cette pathologie, sur également comment bien l’identifier et comment la traiter.
Comment s’est organisé le travail de la fédération ?
Le groupe de travail de la commission médicale s’est d’abord attaché à travailler sur différents protocoles avec notamment des procédures de retour à l’activité sportive à suivre selon les typologies de publics. Chez les personnes de moins de 20 ans par exemple, il faut être particulièrement vigilant sur le délai de retour à la compétition car la maturation cérébrale n’est pas terminée et une reprise trop tôt peut avoir des conséquences importantes. Ensuite l’enjeu est maintenant de diffuser ces protocoles et de sensibiliser au niveau territorial pour avoir la bonne démarche dans l’identification d’un cas de commotion cérébrale, la prise en charge médicale et le délai de retour à la compétition en cas de commotion cérébrale avérée.
Quels sont les prochains travaux de la commission médicale sur le sujet de la commotion cérébrale ?
Nous travaillons notamment avec la commission médicale de l’Union Européenne de Judo pour mettre en place un système en lien avec la commission des arbitres pour que, comme c’est déjà le cas au rugby et au football, la suspicion de commotion cérébrale fasse partie intégrante de l’arbitrage. En cas de suspicion de commotion, le combat doit purement et simplement s’arrêter et l’athlète qui en est victime doit être en pris en charge pour constater les symptômes et valider le diagnostic. L’arbitre serait officiellement en responsabilité d’arrêter le combat pour la sécurité du pratiquant. L’enjeu ensuite au niveau national est de former partout sur le territoire à l’identification des symptômes d’une commotion cérébrale pour élargir ce dispositif à toutes les strates du judo en France. Par leur position, les arbitres sont forcément les premiers concernés, mais il est également important pour nous de former les médecins et kinés amenés à être présents sur des compétitions car le sujet de la commotion cérébrale n’est pas forcément encore très connu en dehors des limites du sport.
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