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Fédération Française de Judo
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Équipe de France Para judo

3 questions à Antoine Hays, directeur du para judo, avant le Grand Prix IBSA d'Heidelberg

17/02/2024

Avant le début Grand Prix IBSA d'Heidelberg, France Judo a posé 3 questions à Antoine Hays, directeur du para judo.

Pouvez-vous nous présenter le Grand Prix IBSA d’Heidelberg ? 

 

Les Grands Prix au para judo sont l’équivalent des Grands Slam dans le circuit IJF. Le Grand Prix d’Heidelberg est un nouveau tournoi du circuit IBSA. Cette compétition existait depuis plusieurs années mais sous la forme d’un Open. Elle vient d’intégrer le circuit IBSA ce qui la rend plus prestigieuse et plus importante sportivement. On ressent d’ailleurs ce nouveau standing dans le niveau des judokas présents. Habituellement, ce tournoi se limitait aux nations européennes, sur cette nouvelle édition, plus de 220 judokas représentant une quarantaine de pays du monde entier sont attendus. 

 

Même sous son ancienne forme c’est un tournoi qui a pour nous une importance particulière. Il se déroule en début d’année, ce qui nous permet de bien préparer la saison. Il y a aussi l’avantage d’être proche géographiquement de la France, ce qui facilite le transport et la logistique, un enjeu important avec l’handicap de nos athlètes. On profite également de ce tournoi pour y envoyer des jeunes. Cela leur permet de participer à une compétition internationale et de prendre de l’expérience. Même les judokas les plus expérimentés aiment y participer car ça leur donne l'opportunité de prendre leurs marques dans une configuration qui se rapproche de celle des compétitions majeures.

 

Cette année, le fait que cet Open devienne un Grand Prix rend la compétition encore plus importante sportivement. Sur les trois Grands Prix de 2024 (Heidelberg, Antalya et Tbilissi), les points comptent double dans la course à la ranking paralympique. Ce tournoi permet aussi aux judokas de peaufiner leur préparation à quelques mois des Jeux. Voilà les raisons pour lesquelles les meilleurs judokas du monde sont attendus. Ce sera un gros tournoi et il faudra être prêt.

 

 

Pouvez-vous nous présenter la délégation française et nous dire quels sont les enjeux/objectifs de l'équipe de France dans cette compétition ?

 

Pour cette compétition, nous avons la chance d'avoir une délégation conséquente. Nous sommes venus à 21, profitant de la proximité de la France pour avoir une équipe complète. La répartition de la délégation s'effectue comme suit : 9 athlètes, 6 sparrings/accompagnants, 1 personne du service communication et un staff composé de Bastien Puget, DTN adjoint en charge du haut niveau et de la performance, des entraineurs nationaux : Cyril Pages, Christophe Gagliano et Camille Brasse et de moi-même. Cela nous permet d’avoir un accompagnement personnalisé et de mettre nos athlètes dans les meilleures conditions.

 

Concernant les enjeux, ils sont différents selon la situation des athlètes. Hélios Latchoumanaya, Cyril Jonard et Prescillia Leze sont déjà présélectionnés pour les Jeux Paralympiques. Ils viennent chercher ici des points précieux pour la ranking afin d'être tête de série à Paris. Il s'agit aussi pour eux de reprendre quelques repères. Les deux autres présélectionnés paralympiques, Sandrine Martinet (en phase de reprise) et Nathan Petit (blessé) sont forfaits mais devraient rapidement reprendre la compétition.

 

Pour d’autres, cette compétition nous servira à jauger leur état de forme et leur niveau en vue d’une potentielle présélection pour les Jeux Paralympiques. Comme ils se déroulent en France, nous avons automatiquement neuf catégories où nous pouvons engager des représentants français et ce, bien même qu’ils ne soient pas qualifiés via la ranking paralympique. L’objectif est d’avoir un maximum de représentants mais aussi l’équipe la plus compétitive possible.

 

De manière plus pragmatique, ce Grand Prix nous permet également d’effectuer les classifications* des athlètes que nous devons réaliser avant les Jeux.

 

 

*tests optiques que doivent passer les athlètes permettant de valider ou invalider leur participation dans les catégories J1 (non-voyants) ou J2 (malvoyants). Ce test doit être effectué chaque année en marge d’un Grand Prix.

 

 

Quelles sont les particularités organisationnelles/logistiques lors d'un déplacement avec l'équipe de France de para judo ?

 

C’est sûr que nous avons plusieurs particularités auxquelles nous devons répondre. Les athlètes sont déficients visuels, ils ont donc une autonomie qui est plus ou moins réduite. Il faut durant et surtout avant/après les compétitions être quasi-constamment avec eux pour pouvoir les aider, les accompagner et c’est aussi ce qui fait le charme de notre sport et la force de notre groupe. Nous sommes tous soudés, unis et présents les uns pour les autres dans une logique d’entraide et de prospérité mutuelle.

 

Pour faciliter l’accompagnement des athlètes nous faisons venir des partenaires d’entraînement lorsque cela est possible. Ces partenaires prennent également le rôle de guide. Cela permet à la fois d’aider les athlètes dans toutes les tâches quotidiennes mais également d’avoir des sparrings pour les entrainements/échauffements. Bien entendu, pour des raisons budgétaires cela n’est pas systématique mais ici comme nous sommes à côté de la France, on en profite ! Ces accompagnateurs aident les athlètes à effectuer tous les petits déplacements du quotidien, à se servir lors des repas ou encore expliquer des événements visuels qui se déroulent. Je tiens d’ailleurs à remercier grandement ces sparrings/accompagnements. 

 

Pour le reste, on essaie de tout optimiser pour faciliter du mieux possible le séjour des para judokas dans une logique de bien-être et de performance. Par exemple, en amont, lors de la répartition des chambres, on essaie de faire en sorte que l’ensemble du staff et des athlètes soient au même étage. Nous essayons également de toujours mettre un non-voyant avec un malvoyant dans les chambres afin de faciliter la cohabitation. Aussi, lorsque nous sommes dans un lieu nouveau, nous prenons le temps lors de notre arrivée de bien présenter les différents espaces. Par exemple, nous accompagnons chaque duo dans leur chambre pour leur expliquer comment ouvrir la porte et comment est agencée la pièce afin de leur permettre d’avoir rapidement leurs repères. Nous réalisons également une fois tous les trajets importants en mettant en avant les obstacles qui pourraient s’y trouver. Et surtout, lorsque nous quittons les lieux, nous n’oublions pas de faire le tour de toutes les chambres, très souvent on retrouve des affaires et des objets oubliés, et je peux vous dire que l'on trouve de tout. L’autre difficulté est que les athlètes résident partout en France ce qui rend la logistique plus complexe pour se rassembler et effectuer les déplacements internationaux. 

 


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